La formation continue, c’est dans notre ADN de pigistes.
On s’inscrit à des ateliers, on met nos logiciels à jour, on engage des coachs, on assiste à des conférences… parce qu’on sait que nos industries évoluent sans arrêt. Personne ne veut devenir le dinosaure qui disparaît.
Mais il y a un défi qu’on oublie trop souvent :
Comment intégrer tout ce nouveau savoir dans ton quotidien de travail?
On est tous passés par là.
Tu investis du temps et de l’argent dans une super formation, tu télécharges un nouveau logiciel flambant neuf, ou tu reviens d’une conférence du week-end la tête pleine d’idées. Le lundi arrive, les courriels de clients s’accumulent, les projets urgents reprennent le dessus… et l’“intégration” se fait pousser dans un coin du bureau — puis oubliée.
Six mois plus tard, la culpabilité embarque.
Je vais être honnête : j’ai assisté à VO Atlanta l’an dernier, et je n’ai pas encore regardé une seule des captations des sessions. Pas une. Et oui, je continue à me dire que je vais les écouter avant la prochaine conférence. Je suis aussi coupable que toi.
Alors, pourquoi ce fossé est si important?
- Apprendre sans pratiquer s’évapore vite. L’effet “wow” d’un atelier disparaît rapidement si tu ne le mets pas en action.
- Une compétence s’ancre seulement quand tu l’appliques. C’est comme ça qu’elle devient un réflexe.
- L’intégration construit la confiance. Dès que tu utilises un nouvel outil dans un vrai mandat, tu arrêtes de douter de toi.
- Ton investissement rapporte. Ton argent et ton temps portent fruit seulement quand les acquis s’intègrent à ton workflow.
Et pourtant, on le sait : la vie de pigiste est occupée. Entre la prod, l’admin et la croissance, ça déborde. Ajoute à ça l’anxiété, et la pression monte encore plus. (Crois-moi, mon cerveau a déjà fait le scénario catastrophe “et si mon ordi plante en plein enregistrement?” plus d’une fois.)
La bonne nouvelle? L’intégration n’a pas besoin d’être écrasante. Voici des pistes concrètes pour passer du savoir au faire:
Six étapes pour passer du Workshop au Workflow
1. Changer de mindset
Arrête de voir la pratique comme du “travail en plus.” Considère-la comme une partie de ton mandat. Teste un élément appris directement dans un projet réel, même si ça ne reste pas dans le livrable final.
2. La micro-pratique bat les marathons
Oublie le fameux “après-midi libre.” Dix minutes de pratique ciblée suffisent. Fais des “sprints de compétences” : un raccourci, une fonction, un exercice vocal. Et c’est réglé.
3. Prioriser et filtrer
Après une formation, choisis trois apprentissages à appliquer. Pas trente. Demande-toi : qu’est-ce qui est utile tout de suite? Qu’est-ce qui peut attendre?
4. Bloquer du temps d’intégration
Mets 30 minutes par semaine dans ton agenda pour un “laboratoire d’intégration.” Protège ce temps-là comme une vraie date de livraison.
5. Se créer de la reddition de comptes
Dis à un pair ce sur quoi tu travailles. Note tes progrès dans un carnet ou une appli. Voir l’évolution, ça motive.
6. Se donner de la compassion
Avoir de la misère avec un nouvel outil, ce n’est pas un échec — c’est une preuve que tu apprends. Même une intégration partielle, c’est déjà un pas en avant.
Les bénéfices
Quand tu intègres régulièrement tes nouvelles connaissances à ton workflow :
- Tu réduis la culpabilité.
- Tu augmentes ta confiance.
- Tu bâtis une entreprise de pigiste plus solide et prête pour l’avenir.
Comme je le disais sur le podcast Pigiste pas Figiste :
“Ça a l’air de quelque chose que tu peux gérer, non? Bien sûr que oui. Une fois que tu découpes ça en petits morceaux, comme un entraînement qui s’insère n’importe où dans ta journée, tout devient possible.”
Tu n’as pas besoin de tout chambouler. Juste un mini test à la fois.
Un sprint de compétence.
Un bloc d’intégration par semaine.
Un pas de plus vers ton prochain niveau.
Prends ça, les dinosaures.



