J’aimerais parler d’un sujet que presque tous les pigistes ont vécu à un moment donné, parfois même avant de se lancer officiellement dans la vie de pigiste.
Au début, c’est l’excitation. Vous avez pris une décision audacieuse : suivre votre propre voie. Vous l’annoncez à vos proches. Vous recevez un peu d’amour. Un peu de soutien. Peut-être même un ou deux « Je savais que t’avais l’esprit entrepreneurial ».
Et ensuite… la résistance arrive.
Pas nécessairement de l’hostilité, mais de l’incertitude. Du doute. De l’inquiétude. Des questions du genre :
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« Et les vacances payées, là-dedans? »
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« Comment tu vas faire sans assurances collectives? »
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« Et si tu tombes malade? »
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« Es-tu certaine que c’est viable à long terme? »
Ça vous dit quelque chose?
Le bon vieux conseil de carrière non sollicité, qu’on n’a pas demandé.
Nos proches tiennent à nous. Et s’ils ont toujours travaillé dans des emplois salariés, c’est normal qu’ils projettent leurs expériences — et leurs peurs — sur nous. Ce qu’on voit comme de la liberté, ils le perçoivent parfois comme de l’instabilité. Ce décalage peut créer des tensions, surtout s’ils ne comprennent pas comment on génère des revenus comme pigiste, ou s’ils voient ça comme une sorte de jobine parallèle glorifiée.
Alors, comment rester ancrée dans nos choix de carrière sans éloigner les gens qui veulent seulement notre réussite?
Parlons d’abord des conversations malaisantes
Avez-vous déjà essayé d’expliquer la vie de pigiste à quelqu’un qui a toujours travaillé de 9 à 5?
Ils sourient poliment quand vous parlez d’horaires flexibles… mais dès que vous entrez dans les détails: les impôts, la recherche de clients, les congés maladie inexistants, les dépenses d’entreprise qui sont vos dépenses parce que vous êtes l’entreprise, les yeux deviennent vitreux. Et vous vous retrouvez seule dans un coin du BBQ familial à expliquer les déductions fiscales à la salade de patates.
C’est correct. Ils vous aiment encore. Ils ne comprennent juste pas… encore.
Voici quelques pistes qui peuvent vous aider :
1. Préparez des réponses calmes et claires
Anticipez les questions habituelles. Au lieu d’arriver sur la défensive, venez outillée avec des réponses réfléchies. Partagez des anecdotes : des défis que vous avez relevés, des réussites concrètes. Rassurez-les avec des exemples réels qui montrent que votre entreprise fonctionne, et que vous vous épanouissez là-dedans.
2. Sachez que vous devrez expliquer plus d’une fois
Matante Lucie ne se rappellera peut-être jamais votre titre exact. Maman dira à tout le monde « elle travaille avec des ordinateurs », même si vous n’êtes pas programmeuse, juste parce que vous traînez toujours un laptop. C’est pas grave. Soyez prête à expliquer encore. Et encore. Ce n’est pas un manque de respect, c’est juste un univers qu’ils ne connaissent pas.
3. Parlez de votre travail avec fierté et transparence
Les gens sont souvent curieux quand ils entendent parler de l’envers du décor. Racontez comment vous avez aidé un client, lancé une campagne, ou trouvé une solution créative à un problème. Quand vous racontez des histoires, vous donnez vie à votre monde et vous gagnez en crédibilité.
4. Fixez des limites respectueuses
Vous n’avez pas à justifier votre existence. Écoutez avec respect, mais attendez-vous à recevoir le même respect en retour. Si quelqu’un est particulièrement insistant ou condescendant, c’est correct de vous retirer. Changez poliment de sujet ou excusez-vous tout simplement. Votre entreprise, c’est votre affaire.
Et maintenant… on relâche la pression — littéralement
En tant que pigistes, on passe énormément de temps assises : à des bureaux, dans des cabines, collées à nos écrans. La tension dans nos épaules, notre cou, notre dos? Elle est bien réelle, et elle ne nous aide ni à rester confiantes, ni à penser clairement.
Cette semaine, dans le balado Pigiste pas figiste, je vous guide à travers une séance de mobilité du haut du corps. Aucun équipement nécessaire. Juste un petit espace pour bouger librement.
C’est votre moment pour vous réinitialiser — physiquement et mentalement.
Vous êtes capable.
Le travail autonome, ce n’est pas fait pour tout le monde — mais c’est fait pour vous. Et comme pour un entraînement de mobilité, le progrès vient avec la constance, la clarté, et la volonté de repousser ses limites.
Vous êtes forte. Vous êtes capable. Et vous n’avez pas besoin de la permission de qui que ce soit pour bâtir la vie que vous voulez.
Allez, secouez vos épaules et attaquez le reste de votre journée comme la pro que vous êtes.